31-07-2025 08:30 - Assemblée Nationale : des voix s’élèvent contre un règlement jugé liberticide

SHEMS MAARIF - Le nouveau règlement intérieur de l’Assemblée nationale, récemment adopté, suscite un tollé au sein de l’opposition. Plusieurs parlementaires dénoncent un texte aux accents autoritaires, accusé de museler la liberté d’expression et de vider l’institution parlementaire de sa substance.
Certains élus rejettent ce qu’ils perçoivent comme une tentative de bâillonner toute voix critique, affirmant qu’aucune menace ne saurait les dissuader de dénoncer des pratiques répréhensibles ou des comportements qu’ils jugent indignes de l’exécutif. Ils rappellent que défendre les citoyens, en particulier les plus vulnérables, fait partie intégrante de leur mandat.
D’autres estiment que le règlement vient clore un long processus d’affaiblissement de l’Assemblée, où les ministres, de plus en plus indifférents aux interpellations, ignorent ostensiblement les missions de contrôle du Parlement.
Un élu s’est dit profondément choqué par le soutien d’une formation d’opposition à ce texte, qu’il considère comme une trahison des valeurs démocratiques. Selon lui, le Parlement n’ayant plus de rôle effectif, son budget devrait être réaffecté à des secteurs plus utiles.
Certains parlementaires critiquent également le durcissement des sanctions disciplinaires, regrettant l’absence de référence explicite à l’article 90 de la Constitution, garantissant pourtant la liberté d’expression et l’immunité des élus dans l’exercice de leurs fonctions.
Pour d’autres encore, il s’agit ni plus ni moins d’un outil répressif maquillé sous les traits d’un consensus national. Ils annoncent leur intention de saisir le Conseil constitutionnel pour contester la légalité du texte.
Enfin, plusieurs députés comparent le nouveau règlement à un véritable code disciplinaire, estimant qu’il transforme l’Assemblée en caserne et constitue une atteinte directe aux principes fondamentaux consacrés par la Constitution.
Ainsi, loin de faire consensus, cette réforme soulève une vague d’indignation parmi une partie de la classe politique, qui y voit une nouvelle tentative de restreindre l’espace démocratique en Mauritanie.