04-08-2025 17:16 - Vive critique contre la tutelle des PROCAPEC

Vive critique contre la tutelle des PROCAPEC

Le Calame -- Très médiatisées pendant les premières années ayant suivi leur création, les Caisses d’Epargne Populaire de Crédit (CAPEC), ont progressivement disparu des radars de l’actualité au fil du temps. Pour secouer cette absence de visibilité, un acteur de la microfinance met en cause la gestion de ces institutions.

En effet, Mohamed Abdallahi H’Mednah, président de Nouakchott Crédit SA, une société financière agréée, alerte sur le caractère « illégal » de la tutelle du Ministère de l’Autonomisation des Jeunes, de l’Emploi, des Sports et du Service Civique, sur les Caisses Populaires d’Epargne (PROCAPEC), à travers une correspondance adressée au gouverneur de la Banque Centrale de Mauritanie (BCM).

Le document « attire la haute attention du gouverneur de la BCM, sur une situation extrêmement préoccupante » qui renvoie « à une immixtion d’un département sectoriel non habilité, dans la gestion et la supervision des institutions de microfinance, constituant une atteinte grave aux textes en vigueur, notamment la loi 05/2007 portant réglementation des institutions de microfinance, qui prévoit clairement que ces structures doivent être placées sous la supervision technique et financière des autorités monétaires, notamment la banque centrale ».

Au-delà de cette dénonciation d’une entorse à la loi, la correspondance du président de «Nouakchott Crédit SA » soulève le problème pratique et économique « d’une tutelle opérée au détriment des sociétaires, majoritairement issus des couches sociales vulnérables, en dehors de tout cadre légal ou décision participative.

Un procédé assimilable à une dérive administrative».

Une démarche qui a abouti « à la confiscation de l’autonomie des caisses d’épargne. La perte de contrôle par les propriétaires. Une opacité totale dans la gestion des fonds collectés et surtout, unea rnaque institutionnelle, suivant laquelle l’identité des caisses d’épargne est détournée au profit d’une structure étatique non compétente », déplore encore la correspondance.

Une situation dont la persistance « met en péril la confiance dans l’ensemble du système de microfinance national et porte atteinte à la stabilité sociale, dans un contexte ou les Caisses Populaires d’Epargne, représentent un levier essentiel d’inclusion financière et de solidarité économique de proximité », ajoute le président deN ouakchott Crédit SA.

L’auteur du document sollicite enfin« une intervention urgente du gouverneur de la BCM, pour faire cesser immédiatement la tutellei llégale sur les caisses PROCAPEC, restaurer l’autonomie des Caisses Populaires d’Epargne, conformément à la loi, ouvrir un enquête indépendante sur la gestion actuelle, protéger les droits des sociétaires, garantir l’accès à leurs dépôts, en particulier les plus démunis et mettre en place un mécanisme de redressement et restructuration».



Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


Commentaires : 2
Lus : 1081

Postez un commentaire

Charte des commentaires

A lire avant de commenter! Quelques dispositions pour rendre les débats passionnants sur Cridem :

Commentez pour enrichir : Le but des commentaires est d'instaurer des échanges enrichissants à partir des articles publiés sur Cridem.

Respectez vos interlocuteurs : Pour assurer des débats de qualité, un maître-mot: le respect des participants. Donnez à chacun le droit d'être en désaccord avec vous. Appuyez vos réponses sur des faits et des arguments, non sur des invectives.

Contenus illicites : Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes ou antisémites, diffamatoires ou injurieux, divulguant des informations relatives à la vie privée d'une personne, utilisant des oeuvres protégées par les droits d'auteur (textes, photos, vidéos...).

Cridem se réserve le droit de ne pas valider tout commentaire susceptible de contrevenir à la loi, ainsi que tout commentaire hors-sujet, promotionnel ou grossier. Merci pour votre participation à Cridem!

Les commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.

Identification

Pour poster un commentaire il faut être membre .

Si vous avez déjà un accès membre .
Veuillez vous identifier sur la page d'accueil en haut à droite dans la partie IDENTIFICATION ou bien Cliquez ICI .

Vous n'êtes pas membre . Vous pouvez vous enregistrer gratuitement en Cliquant ICI .

En étant membre vous accèderez à TOUS les espaces de CRIDEM sans aucune restriction .

Commentaires (2)

  • moboco (H) 05/08/2025 10:43 X

    Ce qui est sur c'est que lorsque la BCM était la tutelle de la microfinance et qu'elle avait créée la PROCAPEC en désignant une équipe de ses meilleurs cadres pour piloter ce dossier dont le premier Directeur Général des PROCAPEC fut désigné en la personne de l'ancien Directeur du crédit de la BCM Mr Ahmed Boucheiba( que l'on peut considérer comme le père la microfinance en Mauritanie), il a trés vite un engouement des petits métiers ( chauffeurs de taxi, tailleurs, macons , plombiers , coopératives féminines etc) pour des crédits qui leur étaient adaptés et les résultats ont trés vite suivi avec des milliards de chiffre d'affaires et un remboursement exceptionnel des crédite à hauteur de 98%... Petit à petit et lorsque l'on a commencé à enlever sa tutelle à l'autorité monétaire , à politiser les nominations des dirigeants de cette structure et faire des crédits octroyés sous forme de donations déguisées aux bénéficiaires sans objectifs et obligation de recouvrement , le système s'est hélas complétement écroulé car tout simplement comme dit l'adage populaire, on ne mange pas l'argent deux fois...

  • sahelien (H) 05/08/2025 10:00 X

    Quelle comédie....Si il y a "immixtion" quelque part c'est bien celle de ce dirigeant de microfinance qui "dénonce" la tutelle soit disant "illégale" d'une autre microfinance...... pas besoin d'être chercheur en banque pour voir que ce monsieur parle réellement au nom de l'impérial gouverneur de la BCM qui cherche à tout consolider sous sa coupole..... Les microfinances ne constituent même pas 1% du système bancaire, et leur rôle est plus "social" que financier. Il n'y a aucun mal à de qu'elles soient sous tutelle du ministère des affaires sociales ou même de celui des affaires religieuses. Quand à la BCM, elle devrait s'occuper de renforcer sa capacité de gérer déjà les quelques 17 "banques" de la place. Au lieu de se disperser dans des coups de 'com stériles du genre de chercher à créer une bourse ou créer des fintech