06-08-2025 17:16 - Mauritanie: un guinéen condamné à mort, sa famille réclame son extradition

Africa Guinée - Un ressortissant Guinéen nommé Amara Camara croupit dans la prison de Bire Oumgreine, en Mauritanie depuis 17 ans pour un crime qu’il n’aurait pas commis, a appris Africaguinee.com. Il est condamné à mort par la justice de ce pays pour « complicité de meurtre » d’une française, le 10 juillet 2008.
Il continue de clamer son innocence, selon ses proches.
Selon nos informations, l’histoire remonte à 2008, alors que Amara Camara, né en 1984, venait d’arriver à Nouakchott, capitale de la République Islamique de Mauritanie.
Il fait la connaissance de Oumar, guinéen comme lui qui l’héberge. Quelques mois après, celui-ci prend la poudre d’escampette, par ce que présumé impliqué dans une affaire de meurtre [prémédité]. C’est à partir de là , que la vie de Amara Camara a basculé.
« La dame est arrivée dans ce pays avec un citoyen de Guinée Bissau. Ils étaient tous les deux au Sénégal. Ils ont ouvert un restaurant à Nouakchott. Ils ont commencé à collaborer avec Oumar qui est guinéen. Ces faits remontent à 2008. Amara Camara venait d’arriver en Mauritanie ; moins d’une année d’ailleurs.
Après le meurtre de la française, âgée de plus de 60 ans, la culpabilité du Bissau guinéen, du léonais et du guinéen Oumar a été établie par la justice. Selon les révélations du collaborateur d’Oumar (le Bissau guinéen), en prison depuis 2008 également, le motif était simplement l’envie de voler l’argent à la victime« , rapporte un proche de Amara Camara, qui l’a rencontré en prison.
Les faits sur le crime
L’enquête a révélé que la française a été ligotée, sa bouche et son visage bandés par ses bourreaux, qui ont ensuite procédé au vol. Toutefois, elle souffrait d’une hypertension, nous explique-t-on. Elle a fait une crise et en est morte, selon nos sources basées à Nouakchott.
Le motif de l’arrestation d’Amara Camara
« Mon frère habitait avec Oumar, puisqu’il le considérait comme un frère, étant un citoyen guinéen. Alors, après le drame, il a dit à Amara qu’il voulait voyager. Puisque ce dernier n’a rien soupçonné, il lui a dit, d’accord. Il lui a ensuite dit de le présenter au propriétaire de la maison parce que c’est lui (Oumar), qui l’a hébergé… C’est ainsi qu’après son départ de Nouakchott, le crime a été révélé. Un jour, Amara voit les policiers, le présumé complice de Oumar et certains citoyens Bissau guinéens devant sa porte, affirmant qu’ils étaient à la recherche de son frère.
Entre-temps, le présumé coupable a dit qu’il ne connaissait pas Amara. Malgré ce témoignage, mon frère a été interpellé. Ils ont estimé qu’à défaut d’arrêter Oumar, il devrait être interpellé. Je vous le jure au nom de Dieu, mon frère n’y est pour rien. Depuis 2008, il est retenu en prison.
Le meurtrier (le Bissau guinéen), a témoigné que Amara n’y est pour rien, mais il est en prison depuis 2008 dans une région située à environ 500 kilomètres de la capitale Nouakchott. Quant au collaborateur d’Oumar, il est en prison à Nouakchott », a expliqué un parent d’Amara Camara, qui a joint Africaguinee.com ce mardi 5 août 2025.
Appel à l’aide…
« Notre frère n’est pas coupable de ce meurtre. Je demande de l’aide auprès des autorités guinéennes. Il n’a aucun parent en Mauritanie. Notre famille est très inquiète. Nous avons tout fait, nous avons engagé un avocat pour lui, mais jusqu’à présent, rien n’a marché. Nous demandons l’aide des autorités guinéennes pour que nos frères soient rapatriés « , plaide une sœur d’Amara.
Une ONG de défense des droits de l’homme, avait adressé une lettre (à retrouver ci-dessous) au Consul de la Guinée en Mauritanie, demandant l’extradition de Amara Camara. Sur sa note, la Fondation Sahel pour la défense des droits humains, dit souhaiter soulager la souffrance de la famille de Amara Camara.
« Monsieur le Consul, l’un de vos compatriotes, Monsieur Amara CAMARA, né en 1984, croupit dans la prison de Bire Oumgreine après avoir séjourné dans celle d’Aleg. Il a été Condamné à mort le 10 juillet 2008 pour un homicide dont il a toujours clamé son innocence. Pendant ces 14 années qu’il a passées derrière les barreaux des prisons mauritaniennes, sa famille, restée en Guinée, a tout fait pour lui venir en aide. Son père lui a rendu visite plusieurs fois et s’est ruiné en frais de voyage et en honoraires d’avocats dans un pays dont il ne connait pas les mœurs judiciaires.
La Fondation Sahel, fidèle à sa mission de défense des droits humains, à l’honneur de vous demander d’initier une démarche de demande d’extradition de Monsieur CAMARA de la Mauritanie vers la Guinée. Outre le caractère humanitaire de cette démarche, nous aimerions en faire ressortir la nécessité pour soulager les souffrances de la famille CAMARA qui pourrait, de la sorte, rendre visite à son fils dans des conditions plus humaines et plus acceptables », mentionne l’ONG dans sa note en date d’avril 2021.
Dossier à suivre !
Dansa Camara DC
Pour africaguinee.com