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Mauritanie : Ghazouani multiplie les gestes d’apaisement politique
Dès son arrivée au pouvoir, le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a affiché sa volonté d’instaurer une gouvernance apaisée et inclusive. Face à un climat politique tendu, il a fait le choix de l’ouverture, engageant un dialogue direct avec les principaux leaders de l’opposition, y compris les plus radicaux.
Parmi ces figures, Biram Dah Abeid a salué "l’écoute" et "la volonté de concertation" du chef de l’État. Là où ses prédécesseurs ont fait long feu, Ould Cheikh El Ghazouani semble avoir réussi.
Les échanges entre l’opposition et le président de la République s’inscrivent dans une dynamique assumée de décrispation politique, avec pour objectif la mise en place d’un dialogue national élargi, axé sur la paix, la stabilité et la cohésion sociale.
Depuis son élection en 2019, le président Ghazouani a progressivement instauré un climat politique plus serein. Les manifestations hostiles au pouvoir se sont raréfiées, tandis que les acteurs de la société civile, les médias et les partis politiques participent plus activement à la vie publique. Le chef de l’État semble avoir trouvé la bonne formule : humilité, écoute, et ambition de développement partagée.
Une gouvernance qui séduit au-delà des frontières
Cet apaisement politique a également eu des retombées à l’international. Les bailleurs de fonds, rassurés par cette stabilité retrouvée, manifestent un intérêt renouvelé pour la Mauritanie, notamment dans les domaines de l’investissement et du développement.
Une réponse sécuritaire fondée sur la culture et la conscience
Sur le plan sécuritaire, le président Ghazouani a affirmé sa vision lors de la troisième Conférence africaine tenue en janvier 2023 à Nouakchott, en présence du défunt président nigérian Muhammadu Buhari. Il y a appelé à "resserrer les rangs face à la violence", en insistant sur le fait que la sécurité commence par "l’immunisation des esprits" contre les idéologies extrémistes.
"Défendre la paix,la sécurité et la stabilité implique de promouvoir les valeurs de tolérance,de justice et de fraternité,au cœur de l’islam véritable et des autres religions monothéistes" a-t-il déclaré.
À Ouadane, un discours contre les séquelles de l’injustice
En décembre 2021, à Ouadane, le chef de l’État s’est exprimé sur les fractures sociales héritées du passé. Dans un discours marquant, il a appelé à "se débarrasser de l’injustice", dénonçant les stéréotypes et les discriminations contraires à l’unité nationale et aux principes de l’État de droit.
"Il est temps, a-t-il dit, de rompre définitivement avec les images qui fragilisent notre cohésion sociale et entravent l’émergence d’une citoyenneté égalitaire."
La déclaration de Djéol : un acte fort
Autre geste symbolique : la signature de la Déclaration de Djéol, par le président, la Première dame, le président de l’opposition démocratique, ainsi que plusieurs figures de la société civile. Ce texte appelle à une rupture avec les mentalités rétrogrades et à la construction d’une société égalitaire, fondée sur le mérite et l’engagement au service de l’intérêt général.
Un dialogue national en gestation
La dynamique engagée semble devoir se concrétiser dans les semaines à venir. Un dialogue national est en cours de préparation, sous la coordination de Moussa Fall, une figure respectée pour son intégrité. Mandaté par le président, il est chargé de conduire les concertations avec l’ensemble des parties prenantes.
Avec cette initiative, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani confirme son ambition : faire de la concertation et de l’apaisement les fondements d’une Mauritanie stable, unie et tournée vers l’avenir.
Cheikh. H. Diagana