La Dépêche - Le gouvernement espagnol a exprimé sa reconnaissance envers la Mauritanie pour sa contribution significative à la réduction des flux migratoires irréguliers en direction des côtes espagnoles, notamment vers l’archipel des Canaries.

Selon plusieurs médias espagnols, les autorités espagnoles se disent confortées par les dispositions déployées par les autorités mauritaniennes dans le renforcement du dispositif sécuritaire pour contrer les départs de migrants clandestins depuis leur territoire.

Chute drastique des arrivées de migrants

Un resserrement qui aurait permis de contenir efficacement les départs maritimes vers l’Espagne, une porte d’entrée privilégiée vers l’Union européenne pour de nombreux candidats à l’exil.

D’après les données récentes publiées par le ministère espagnol de l’Intérieur, les arrivées par voie maritime ont diminué de 32,5 % entre janvier et juillet 2025, par rapport à la même période de l’année précédente. Une baisse marquée qui n’avait pas été enregistrée depuis le printemps 2023.

Cette réduction significative s’inscrit dans le cadre d’un partenariat plus large entre l’Union européenne et la Mauritanie. En mars 2025, une déclaration conjointe a été signée à Nouakchott, prévoyant un appui financier et logistique de Bruxelles au profit de notre pays.

Le document, notamment son article 5, établit un partenariat en matière de gestion migratoire. À ce titre, le soutien européen aurait permis de réduire de 46,1 % en août 2025 le flux migratoire illégal des migrants par la route mauritanienne.

Concilier « sécurité » et « droits humains »

La coordination opérationnelle entre les forces de sécurité mauritaniennes et les dispositifs européens s’est également intensifiée. La Guardia Civil espagnole, ainsi que les systèmes de surveillance maritimes Seahorse et Atlantis, déployés dans le cadre de l’agence Frontex, opèrent en haute mer pour intercepter les embarcations clandestines et soutenir les actions préventives du côté mauritanien.

La Guardia Civil espagnole a même élu domicile à Nouadhibou, capitale économique de la Mauritanie et principal point de départ des embarcations de fortune vers les Canaries, depuis de longues années. Si Madrid et Bruxelles saluent ces avancées, plusieurs organisations de défense des droits humains s’inquiètent des conséquences de cette coopération. Elles dénoncent une externalisation de la gestion des flux migratoires qui, selon elles, conduit à une répression accrue des migrants dans les pays de transit.

Ces ONG appellent à un meilleur équilibre entre contrôle des frontières et respect des droits fondamentaux des personnes en migration, notamment dans les pays africains sous-traitant la surveillance des routes migratoires vers l’Europe.