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Clarification juridique adressée à Mme Kadiata Malick Diallo, députée du Parti FRUD (jusqu'à preuve du contraire)
Sy Abdoulaye -- Je prends acte de votre « mise au point » publiée en réaction à un commentaire que j’ai formulé sur votre page Facebook, dans le cadre d’un débat légitime autour des responsabilités parlementaires, particulièrement dans le contexte difficile d’une opposition minoritaire.
Permettez-moi de clarifier, en toute sérénité, le cadre de ce débat :
Il ne s'agit ni de ma personne, ni de mes choix de résidente, ni de mes droits civiques (pleinement reconnus et attestés), ni des circonstances de ma désignation que vous décrivez de manière inexacte, avec une volonté manifeste de disqualification ad hominem.
Ce débat porte sur quelque chose de bien plus fondamental : la transparence, la cohérence et la loyauté dans l’exercice du mandat parlementaire, particulièrement au sein d’un parti politique.
Vous affirmez que certains se sont présentés sous l'étiquette du FRUD “sans en être membres”. Or, la loi est claire, limpide, et non négociable.
Le cadre légal : article 6 de la loi organique n° 2018-006
« Les candidature sont faites au nom des partis politiques légalement reconnus. LA déclaration de candidature est libellé sur papier à en-tête du parti politique. Elle doit être signé par les candidats eux-mêmes en présence du représentant local de l'autorité publique chargée de l'organisation de l'élection, ci-après dénommée « CENI ». La député qui démissionne de son parti en cours de mandat perd ipso facto son siège. »
Cette disposition a plusieurs implications juridiques incontournables :
1. Le candidat est juridiquement adossé au parti l'investi ;
2. Sa candidature n'existe pas en dehors de cette structure légal
3. En cas de rupture avec le parti, il perd automatiquement son mandat.
Ce n’est pas une question d’interprétation politique ou de choix idéologique. C’est une obligation légale.
Sur votre déclaration : « se sont présentés sous l’étiquette du FRUD sans en être membres »
Je vous lance un défi public et solennel :
si vous êtes, comme vous le prétendez, une élue indépendante du FRUD, alors ayez le courage de le déclarer officiellement sur votre page Facebook ou dans une vidéo publique. Dites clairement :
« Je, Kadiata Malick Diallo, ne suis pas membre du parti FRUD.»
Nous verrons alors si le mandat que vous occupez au nom du FRUD peut légalement vous être maintenu.
Car en démocratie, un mandat ne flotte pas dans le vide idéologique. Il repose sur une identité politique, un programme, une bannière, une légitimité formelle. S’en désolidariser en cours de route sans conséquence, ce serait fouler aux pieds la confiance des électeurs, la ligne du parti et la loi elle-même.
À propos de vos insinuations personnelles
L'allusion à un supposé “emploi fictif” me concernant est diffamatoire indigne du niveau de responsabilité que vous incarnez. Mon activité est connue; traçable, exercée au sein de l'institution de l'opposition démocratique, dans le cadre d'un mandat confié à la suite d'un processus collectif et transparent. Que cela vous plaise ou non.
Je ne me suis jamais attaqué aux députés actifs et engagés, contrairement à ce que vous insinuez. J’ai simplement rappelé publiquement que certains prennent des libertés avec les textes et les engagements initiaux. Cela ne vous vise que si vous vous sentez concernée.
Le rôle du FRUD dans l’échiquier politique
Vous avez, malgré tout, reconnu que c’est grâce à la structure juridique et politique du FRUD que :
• 7 députés ont pu siéger à l’Assemblée nationale,
• 3 membres ont intégré l’Institution de l’opposition,
• 1 membre a accédé au Conseil constitutionnel,
• et que la CENI a vu l’un de ses postes clés attribué au parti FRUD.
Ce rappel n’est pas anodin. Il souligne la nécessité absolue de respecter les statuts, les textes et l’esprit de cohésion partisane qui ont permis ce positionnement politique.
En conclusion :
Le problème en Mauritanie n’est pas l’exil, ni la distance, ni l’accent.
Le véritable mal, c'est l’amnésie politique, l'indiscipline partisane, et l’instrumentalisation personnelle des mandats collectifs.
Cela, je m'y opposerai avec fermeté mais avec respect, dans le cadre des lois de la République.
Malgré la virulence de vos propos, je vous adresse mes salutations républiques.
Et je vous invite, au nom de l'éthique parlementaire, à faire preuve delà même exigence de vérité envers vous-même que celle que vous exigez des autres.
Sy Abdoulaye