Shems Maarif - Avant de rendre l’âme, la prêcheuse Mariem Ndiaye, figure respectée de la communauté religieuse, a laissé derrière elle une vidéo bouleversante, largement partagée sur les réseaux sociaux.

Dans ce témoignage poignant, elle raconte son combat contre une maladie déclarée peu après le dernier mois de Ramadan, et dénonce, entre deux sanglots, l’indifférence du système de santé face à la souffrance des malades.

D’une voix affaiblie mais ferme, elle revient sur le début de son traitement : des injections régulières, suivies normalement. Mais lorsque le médecin lui prescrit un scanner vital pour la suite des soins, une réponse glaçante tombe : “Le scanner est en panne.”

Le choc n’est pas seulement personnel. Mariem parle au nom de tous les autres : des enfants, des jeunes, des femmes, des vieillards, “des milliers”, dit-elle, qui attendent comme elle un diagnostic, une chance, une vie. “Il y a des enfants qui n’ont même pas encore connu la vie, et on leur dit que le scanner est en panne…” Sa voix se brise. Les larmes prennent le dessus.

“C’est une course contre la montre. Le médecin te dit : tu as un mois, deux au maximum. Sinon, c’est le cancer qui se propage.”

Elle décrit la douleur indescriptible, la peur constante, et surtout cette attente injuste, silencieuse, imposée à ceux dont le temps est compté. Une souffrance qu’elle juge incompréhensible, intolérable, dans un pays où des vies sont suspendues à des machines défaillantes.

Dans un ultime appel, elle s’adresse directement au Président de la République, le suppliant de prendre en main la situation des malades, d’agir avant que d’autres ne connaissent le même sort qu’elle.

La vidéo, devenue virale, résonne aujourd’hui comme un testament déchirant, un cri d’alarme que personne ne peut ignorer. Mariem Ndiaye n’est plus, mais sa voix continue de porter celle des milliers de malades laissés pour compte.