RFI - Benyamin Netanyahu a défendu son nouveau plan pour Gaza ce dimanche 10 août. Les mesures décidées cette semaine par son gouvernement impliquent une prise de contrôle militaire de nouveaux secteurs densément peuplés dans l'enclave palestinienne. Ce qui a suscité une avalanche de critiques et de condamnations.

Un peu moins de quarante minutes de conférence de presse en anglais. Le propos s’adresse donc aux pays et organisations internationales qui ont réagi avec effroi à l’annonce du plan israélien. Benyamin Netanyahu répond en confirmant l’escalade militaire.

« Comme le Hamas refuse de rendre les armes, Israël n’a pas d’autre choix que de finir le travail, et de parachever la défaite du Hamas », affirme-t-il.

Le Premier ministre israélien martèle le plan qu’il a fait adopter par son gouvernement malgré les réticences de l’armée. Ce plan prévoit prise de contrôle des derniers bastions du Hamas, la ville de Gaza et les camps de réfugiés du centre de l’enclave. Ce qui implique un vaste déplacement forcé de population. « Contrairement à de fausses affirmations, c’est le meilleur moyen de terminer la guerre, et de la terminer rapidement », estime-t-il.

Mise en œuvre « assez rapide » de ce plan

Benyamin Netanyahu parle d’une mise en œuvre « assez rapide » de ce plan. Il assure que des couloirs terrestres vont être ouverts pour acheminer de l’aide, que la très contestée Fondation Humanitaire pour Gaza (GHF) va étendre ses distributions, et il annonce des parachutages israéliens en plus de ceux pratiqués par d’autres pays. Un versant présenté comme humanitaire, qui reste très éloigné des demandes des Nations Unies et des ONG.

Lorsque le Premier ministre israélien évoque ses compatriotes toujours retenus en otage, c’est pour affirmer que ce sont eux qui souffrent de la faim à Gaza. Alors qu’hier soir, des dizaines de milliers d’Israéliens ont manifesté en Israël pour dénoncer un plan militaire qui selon eux condamne les otages. Rappelons que Benyamin Netanyahu est visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI).

Benyamin Netanyahu offensif face à Friedrich Merz

Benyamin Netanyahu évoque sa vision de l’après-guerre à Gaza. Il assure que son plan ne vise pas à occuper l’enclave palestinienne. Il veut y établir une gouvernance transitoire qui ne sera pas israélienne, et qui ne sera pas non plus celle du Hamas, ni de l’Autorité Palestinienne, mais il ne dit pas qui prendra le contrôle du territoire.

Benyamin Netanyahu se montre offensif quand il répond aux critiques internationales et notamment à celle du Chancelier allemand Friedrich Merz qui a annoncé la fin de certaines livraisons d’armes à Israël. « Et j’espère que le chancelier Merz va changer de position, et vous savez quand il va changer de position à coup sûr ? Quand nous gagnerons », assure-t-il.

Et puis, le Premier ministre israélien a ces mots pour les pays qui, comme la France, ont l’intention de reconnaître l’État Palestinien dans les prochaines semaines : « C’est décevant, et je pense que c’est vraiment honteux. Mais cela ne va pas changer notre position, nous n’allons pas commettre un suicide national. » Benyamin Netanyahu remercie un seul dirigeant pour son soutien, Donald Trump. Rappelons que le Premier ministre israélien est visé par un mandat d'arrêt de la Cour Pénale internationale.

De son côté, Hamas accuse ce dimanche Benyamin Netanyahu de dire « une série de mensonges » au cours de cette conférence de presse. Le Premier ministre israélien, Benyamin « Netanyahu continue de mentir, de tromper et de chercher à induire le public en erreur.

Tout ce qu'il a dit lors de la conférence de presse constitue une série de mensonges. Il est incapable d'affronter la vérité et à la place, il s'emploie à la déformer et à la dissimuler », déclare à l'AFP Taher al-Nounou, conseiller pour les médias du chef du bureau politique du Hamas.

Avec notre envoyé spécial à Jérusalem, Nicolas Falez